Ensachage : Nutri-Concept en pince pour son carrousel

Le 26/07/2012 à 12:24 par La rédaction

Confronté à des problèmes de poussière, de qualité de conditionnement et de productivité, le producteur breton d’additifs destinés à l’alimentation animale Nutri-Concept a équipé son site de Fougères (35) d’un carrousel d’ensachage fournit par Eurotech Packaging. Retour sur un choix qui semble avoir satisfait les attentes de cette entreprise soucieuse d’inscrire ses produits sur un créneau haut-de-gamme côté qualité.

Lorsqu’il reprend la direction générale de Nutri-Concept, en septembre 2009, Eric Chauleur, le président de Global Nutrition International, dresse un état des lieux sans appel. « La ligne d’ensachage était obsolète. C’était des pannes récurrentes, quasiment journalières, avec des cadences ridicules, sans compter la poussière et le nettoyage », se souvient-il. Outre ces contraintes qui plombent la productivité, la qualité est, elle aussi, source d’insatisfactions récurrentes, comme le rappelle aussi Sain-Jean-Baptiste Oguie, responsable production : « Avec les lignes classiques, le plus souvent les sacs transitent par un tapis de convoyage ; comme ce n’est pas stable, les fermetures ne sont pas présentables. » Or, la présentation est justement essentielle pour l’entreprise, dont les produits haut-de-gamme sont commercialisés dans le monde entier, notamment via Global Nutrition International dont le site est naturellement devenu le fournisseur. « Il nous fallait un équipement avec lequel les sacs sont bien tenus du début de l’ensachage jusqu’à la palettisation. »

Jusqu’à 10 tonnes à l’heure

La décision de changer la ligne d’ensachage s’impose rapidement. C’est alors qu’entre en jeu la société Eurotech Packaging, spécialisée dans la conception de lignes de conditionnement. Basée à Coursac (24), celle-ci développe des solutions dans le pesage, l’ensachage, la fermeture, le fardelage, l’emboxage, ou encore la palettisation et le banderolage. La solution proposée est un carrousel d’ensachage. « Le choix de ce carrousel a reposé sur l’aspect présentation du sac, sa stabilité, même si nous travaillons sur différents types de produits. », souligne encore Sain-Jean-Baptiste Oguie. Le changement se traduit aussi en termes de productivité : le carrousel, qui fonctionne selon un mouvement circulaire, peut ensacher jusqu’à 10 tonnes l’heure, c’est-à-dire 400 sacs par heure, en fonction des produits, tandis que l’ancienne machine montait à 4 tonnes l’heure. « Avec l’ancien équipement, la production commençait à 6 heures et se terminait à 22 heures. Aujourd’hui, elle commence à 6 heures et finit à 18 heures, et elle est supérieure de plus de 30 % », résume le responsable production de Nutri-Concept.

Maintien des sacs de la prise à la fermeture

Lors de la phase d’ensachage, le produit transite par une bouche étanche d’ensachage ovoïde, conçue pour éviter le rejet de poussière. Celle-ci descend dans le sac et deux mâchoires viennent enserrer le tout pour assurer l’étanchéité et éviter les rejets de poussière.

Ce qui frappe le visiteur, lorsqu’il fait le tour de ce carrousel d’ensachage, c’est la propreté. Cette ligne, installée il y a à peine plus d’un an, conditionne pourtant des pré-mélanges d’additifs pour l’alimentation animale, donc des produits parfois très pulvérulents, à base de silice ou de kaolin. Le secret ? Des pinces. Ces pinces constituent l’innovation majeure du carrousel. « Elles en font la spécificité par rapport aux systèmes conventionnels de convoyage sur tapis », explique Fabien Gastou, commercial d’Eurotech Packaging. « Elles permettent le bon maintien du sac de sa prise jusqu’à sa fermeture. Comme il est constamment suspendu, il n’est pas secoué pendant le process, évitant ainsi la projection de poussière. » La ligne est alimentée directement depuis l’unité de production, située en sous-sol, via un convoyeur pneumatique. Le produit est transféré dans une trémie tampon, où une soupape permet de revenir à la pression atmosphérique. Il est ensuite acheminé par gravité jusqu’à une doseuse pondérale à pesée nette. Celle-ci est alimentée par un convoyeur à double vis, un système adapté au dosage des produits pulvérulents très fins associe. Le convoyeur associe une grosse vis et une plus petite pour alimenter le récepteur de pesée statique monté sur des jauges de contrainte. A l’approche du poids souhaité, la grande vis arrête de tourner et seule la petite continue à alimenter le récepteur de manière à obtenir un pesage de précision. Une fois le poids souhaité atteint, deux clapets viennent stopper l’alimentation, et deux  autres clapets s’ouvrent vers le bas pour assurer le vidage dans une trémie de liaison entre la doseuse et l’ensachage. Lors de la phase d’ensachage, le produit transite par une bouche étanche d’ensachage ovoïde, conçue pour éviter le rejet de poussière. Celle-ci descend dans le sac et deux mâchoires viennent enserrer le tout pour assurer l’étanchéité et éviter les rejets de poussière.

Un entretien réduit à celui de la doseuse

Eric Chauleur (à g.), directeur général de Nutri-Concept, en compagnie
de Fabien Gastou, commercial Eurotech Packaging

Une personne est dédiée à la maintenance de l’ensemble de l’outil de production. Moins de poussière dans l’atmosphère signifie également moins de pannes et moins d’entretien : « Nous travaillons beaucoup de produits et compte tenu de notre norme qualité (GMP+ et FAMI’QS pour « Feed Additives and reMIxtures Quality System »), il y a des procédures à respecter pour passer d’un produit à un autre », observe Sain-Jean-Baptiste Oguie. « Nous nettoyons surtout les vis et la doseuse lors du changement de type de produit. Ces nettoyages permettent aussi de ne pas altérer la qualité de fonctionnement du matériel. Mais pour le carrousel en lui-même, il n’y a pas d’entretien. J’ai même demandé à Eurotech de passer pour une visite annuelle parce que jusqu’ici nous ne sommes quasiment pas intervenus dessus ! » La doseuse, comme tout ce qui est au contact du produit est en acier inoxydable, tandis que le châssis est en acier peint standard. L’ensacheuse est alimentée avec des sacs préformés, qui, remplis, peuvent peser de 10 à 50 kilos.

Un travail en six temps

A Fougères, la machine fonctionne sur six pas et une alimentation. Le premier pas correspond à la présentation du sac à partir de deux piles de sacs préformés : l’une en fonction, l’autre en réserve. Un set de ventouses vient prendre le sac et les pinces le saisissent pour l’amener à la dépose d’étiquette autocollante. Puis, vient le pas d’ouverture du sac. La bouche d’ensachage permet au préalable de vider le sac de l’air qu’il contient. « Pour la phase de désaération, avec l’ancienne machine, il fallait chercher l’air avec des cannes qui plongeaient directement dans le sac », précise Sain-Jean-Baptiste Oguie. « Mais pour des questions de contamination, Eurotech a proposé que le sac soit maintenu sous vide avant remplissage. » Viennent ensuite le pas de soudure et celui de couture. Le sixième pas permet aux pinces de revenir à la présentation du sac. Eurotech Packaging a également fourni l’unité de palettisation accolée au carrousel. Celle-ci est dotée d’un écran tactile de commande indépendant de celui carrousel. La filmeuse est en revanche installée en zone de préparation des conteneurs, pour laisser le temps aux produits de se stabiliser en température, comme l’explique Eric Chauleur : « Nous manipulons des acides, cela provoque parfois des réactions avec des produits qui montent en température. » Selon le directeur général de Nutri-Concept, le retour sur investissement devrait être atteint d’ici 2015. En attendant, une deuxième ligne d’ensachage - linéaire cette fois -, pour des sacs de petits volumes (de 5 à 25 kg) a été commandée à Eurotech Packaging…

Elise Poudevigne

La souplesse selon Eurotech Packaging

« Suivant le type de produit ou les exigences du client, le carrousel d’ensachage offre une grande modularité. Il est possible d’ensacher sur une ou deux bouches, par exemple pour éviter les contaminations croisées, de fermer le sac avec une fermeture parfaitement parallèle à la tête du sac par soudure, par couture, par pliage et couture, par dépose d’un cavalier thermo-scellé… Les changements de formats sont simples et totalement automatiques. Nous avons installé récemment un carrousel chez un fournisseur de premix pour l’alimentation animale comportant huit pas, avec deux types de sacheries, l’un par gaine tubulaire et l’autre par sacs préformés. Il n’y a pas de tapis de transfert, ni de glissière de maintien du sac. L’accès est complet pour un nettoyage aisé. L’ensacheuse de Fougères était destinée à l’ensachage de produits pulvérulents, son développement nous a permis de satisfaire des clients dans les domaines de l’agro-alimentaire, de l’alimentation animale et des semences. » Fabien Gastou, commercial Eurotech Packaging