Le convoyeur à double bandes inversé développé par VHV a été distingué d’un VracTech d’Argent en décembre 2024, à Mâcon (71). Nous nous sommes rapprochés de Michel Stevens, directeur général de VHV France, pour en savoir un peu plus sur les atouts de cette innovation.

À QUAND REMONTE LE DÉVELOPPEMENT DE VOS PREMIERS CONVOYEURS À DOUBLE BANDES ?
Michel Stevens : L’entreprise VHV Anlagenbau GmbH a été créée il y a une trentaine d’années en Allemagne par trois experts qui avaient pour projet de développer un convoyeur à double bandes utilisant le principe du sandwich. Un premier convoyeur à double bandes standard a vu le jour en 2000. Cette solution, déjà très innovante à l’époque, permet d’avoir des inclinaisons jusqu’à 45 degrés en double bandes lisses. Le matériau est emprisonné dans le convoyeur et acheminé jusqu’à destination sans pollution. Un peu plus tard, en 2007, le fabricant a lancé sur le marché un convoyeur vertical à double bandes lisses. Le convoyeur à double bandes inversé proposé aujourd’hui est une évolution technologique des solutions précédentes.
VOUS AVEZ RÉALISÉ UNE PREMIÈRE INSTALLATION EN FRANCE : POUVEZ-VOUS DONNER LE CONTEXTE ?
M. S. : Nous avons été sollicités pour concevoir et installer un convoyeur à double bandes inversé dans le Nord de la France afin de réaliser le transfert de copeaux de bambou. L’utilisation de nos technologies est souvent jumelée avec des contraintes d’espace ou d’implantation. Ici, le client souhaitait permettre le passage de véhicules sous le convoyeur. En relation avec le client, notre bureau d’études a développé la solution qui répondait à cette problématique. L’installation est encore plus compacte qu’un convoyeur vertical et n’a pas nécessité de déporter la trémie de réception en place. La solution est également plus économique puisqu’elle n’intègre qu’un seul tambour technique de renvoi d’angle, contre deux pour le convoyeur à bande vertical.
POUVEZ-VOUS RAPPELER LE PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT DE LA SOLUTION ?
M. S. : Le fonctionnement du convoyeur double bandes consiste en l'emprisonnement du matériau sous le principe du sandwich. Le matériau est déposé sur une première bande de transport, celle-ci étant recouverte par une seconde bande appelée bande de couverture. Lors de l’inversion de sens dans le tambour, les rôles sont permutés. Autrement dit, la bande de couverture devient la bande de transport et vice-versa. Pour notre client situé dans le Nord de la France, le tapis mesure près de 30 m et permet de livrer à 25 m d’altitude. Alors que les inclinaisons étaient auparavant possibles jusqu’à 45 degrés, elles sont désormais possibles jusqu’à 135 degrés. Les inclinaisons et les altitudes sont ajustables et dépendent de la nature du produit et des besoins en termes d’implantation.
POURQUOI VOTRE CONVOYEUR PEUT-IL ÊTRE UNE BONNE ALTERNATIVE AUX ÉLÉVATEURS À GODETS ?
M. S. : Le convoyeur à double bandes inversé offre tout d’abord un réel avantage en termes d’usure. Les opérations maintenance se limitent aux opérations de graissage et de réglage de racleur, suivant le nature du produit, comme tout convoyeur à bande conventionnel. Le tambour de renvoi d’angle étant au sol, ces opérations ne nécessitent pas de moyen d’accès particulier. En outre, le matériau est déposé sur la bande de transport, sans impact, et est transporté, « en douceur ». Si notre client avait choisi d’installer un élévateur à godet, il aurait dû s’équiper en conséquence : deux élévateurs à godet avec transfert horizontal, convoyeur pour l’alimentation, système pour extraire le produit et l’amener à destination, etc. Il n’avait d’ailleurs pas trouvé de fournisseurs proposant la bonne solution. Avec notre convoyeur, le client n’a besoin que d’un seul équipement, sans nécessité d’installer des charpentes métalliques.

QUELS TYPES DE MATÉRIAUX PEUVENT ÊTRE TRANSPORTÉS VIA CETTE TECHNOLOGIE ?
M. S. : Pour le transport via le convoyeur à double bandes inversé, nous devons naturellement nous assurer que la matière restera bien emprisonnée entre les bandes. Les liquides ne sont, de fait, pas compatibles, tout comme les poudres sèches type ciment. Si VHV ou le client a un doute, nous pouvons mettre les matériaux à l’épreuve sur notre banc d’essai situé en Allemagne. En termes de granulométrie, pour les convoyeurs verticaux, nous admettons jusqu’à 80 mm de section. Pour les convoyeurs inclinés ou inclinés inversés, nous pouvons aller jusqu’à 150 mm, mais nous resterons vigilants par rapport au débit et à l’application. Nous intervenons dans de nombreuses industries : minéral, béton, céramique, fonderie, bois, verrerie, plasturgie, etc.
QUEL EST VOTRE RESSENTI APRÈS LA REMISE D’UN VRACTECH D’ARGENT LORS DU CONCOURS VRACTECH INNOVATION 2024 ?
M. S. : Nous avons reçu un très bel accueil de l’équipe organisatrice du VracTech, de la préparation du salon jusqu’à la remise du trophée. La remise d’un VracTech d’Argent nous a permis de mettre en lumière notre solution face à un public plus large. L’innovation est dans l’A.D.N. de VHV, et il est toujours glorifiant de voir que le travail de recherche et de développement est récompensé. La solution mérite encore d’être connue et peut régler les problématiques de transfert de nombreux industriels.