Dalkia prévoit de tripler son activité « biomasse »

Le 15/04/2011 à 14:22 par La rédaction

Dalkia, très actif dans la production de chaleur (réalisation de chaufferies collectives) accompagnée ou non d’électricité (cogénération) à l’aide de biomasse, porte un regard d’expert sur l’offre énergétique que représente le bois. La filiale de Veolia Environnement et d’EDF exploite 200 réseaux de chaleur en France (800 dans le monde) et a devant elle la réalisation de nombreux projets, résultat de sa participation à des appels d’offres.

Elle doit construire plusieurs installations de cogénération d’une puissance de 122 MW d’électricité à partir de 830 000 tonnes de bois en Champagne-Ardenne, en Franche-Comté et en Gironde où sera établie la plus grosse unité (69 MW). L’entreprise a été retenue pour réaliser sept centrales utilisant la plaquette forestière (570 000 tonnes de biomasse pour une production totale de 60 MW) à Angers, Orléans, Lens, Limoges, Rennes, Strasbourg et Tours. La centrale de Rennes, reliée au réseau de chaleur de la ville, devrait fournir 10,4 MW électriques et 33 MW thermiques et chauffer 15 000 habitations. Dalkia a été choisi par l’Ademe dans le cadre de son opération BCIAT (Biomasse, chaleur, industrie, agriculture, tertiaire) pour quatre projets de production de chaleur avec de la biomasse chez des industriels de Basse-Normandie, Bretagne, du Centre et de Lorraine (1). Elle développe aussi, en dehors des appels d’offres, des réseaux de chaleur au niveau régional. Ainsi à Cergy-Pontoise (Val d’Oise) où sa chaufferie à la biomasse affiche une puissance thermique de 25 MW.

L’entreprise reste attentive à la sécurisation des approvisionnements en ressources. Elle défend des méthodes d’exploitation forestière fondées sur des partenariats avec les forestiers soucieux de répondre aux fluctuations de prix sur le marché du bois d’oeuvre ou de la papeterie. Le climat est porteur. Les conséquences des rejets dans l’atmosphère de gaz à effet de serre et l’étude d’une taxe carbone par les pouvoirs publics aiguisent l’intérêt que le monde industriel porte à la biomasse. Le Grenelle de l’environnement table sur deux fois plus de réseaux de chaleur en France d’ici à 2020. Un taux de TVA abaissé de 19,6 % à 5,5 % pour les réseaux de chaleur ayant recours à plus de 50 % d’énergies renouvelables est un argument de choix.

Dalkia met en avant une stratégie du bois-énergie : l’entretien des parcelles forestières, négligé par les forestiers, peut être valorisé en ressource d’énergie. Du côté des utilisateurs, et en particulier dans les collectivités, la conviction est acquise que le chauffage au bois-énergie est une opportunité sérieuse à ne pas laisser passer. L’entreprise est optimiste. Le volume de 450 000 tonnes de biomasse qu’elle exploite aujourd’hui en France - 1,5 million de tonnes avec ses activités à l’étranger, notamment en Pologne et en Hongrie - devrait croître sans difficultés. Dalkia parle de le multiplier par trois dans les cinq ans, grâce à des ambitions non seulement européennes mais mondiales.

(1) Le BCIAT contribue au financement d’installations de production d’énergie à partir de la biomasse d’au moins 1 000 tonnes équivalent pétrole (tep)/an. En 2010, 31 projets ont été retenus, représentant 197 500 tep.