La biomasse, parent pauvre des énergies renouvelables

Le 07/10/2010 à 10:05 par La rédaction

C’est ce constat qu’a fait le bureau SiaConseil dans son enquête parue en juillet dernier, alors que selon elle « la filière bois-énergie permettrait pourtant de créer plus de 30 000 emplois d’ici 10 ans ». Certaines ENR seraient plus à la mode que d’autres et la biomasse ne provoque pas un engouement tel que l’éolien et le photovoltaïque, « portés par des lobbys efficaces et une rentabilité très attractive ».

Ils provoquent effectivement plus d’engouement que la filière biomasse-bois, pourtant « pleine de promesses ». Dans sa synthèse, le Sia rappelle que « les objectifs de la PPI (Programmation Pluriannuelle des Investissements de production d’électricité) et du Grenelle sont pourtant explicites : la biomasse devrait, d’ici 2020, contribuer à hauteur de 17 TWh par an dans la production d’énergie en France contre à peine 7 pour le photovoltaïque ». Selon cette étude, le tarif de rachat peu attractif de l’électricité produite à partir de biomasse serait en cause. La rentabilité des projets de ce type serait donc basse, en dessous de 5 %. La raison mise en cause : « des coûts et des risques d’approvisionnement en combustible bois, très disparates selon les départements ». Le constat est sévère : sur les 36 projets poussés par la CRE (Commission de régulation de l’énergie) depuis 2004, seuls 6 ont vu le jour. Quant aux projets du deuxième appel d’offres, aucun n’a été mis en place, alors qu’un lancement opérationnel était prévu pour janvier 2010. D’autres types de projets d’ENR ont pu de leur côté se développer grâce à un tarif de rachat « très rentable pour des projets peu risqués ». De l’ordre de 300 à 600 €/MWh (contre 130 €/MWh pour la biomasse), pour les projets photovoltaïques notamment et une puissance installée qui « devrait dépasser l’objectif de plus de 100 % d’ici 2020 ». Autre constat, la production de panneaux solaires n’est pas réalisée nationalement, à cause d’une « absence d’acteur français significatif » qui « creuse les déficits commerciaux alors que la filière bois énergie créerait plus de 30 000 emplois durables en France et une expertise industrielle exportable partout dans le monde ». SiaConseil se prononce donc en faveur d’une aide importante à la biomasse, notamment au sein de la filière bois pour être plus compétitive.